Résumé de la 36e AGA et du Symposium 2017

Le 21 octobre 2016, les États africains ont signifié leur adhésion au Nouvel ordre du jour en matière d’urbanisation à Quito en Équateur, un programme non contraignant visant à rendre les villes sûres, durables et résilientes. Ce Nouvel ordre du jour fixe les normes mondiales en matière de développement urbain durable au moment où le monde connaît l’urbanisation la plus rapide dans l’histoire.

Plus que tout autre continent, l’Afrique fait face à une urbanisation extrême et rapide. Il s’agit d’une difficulté que Shelter Afrique et d’autres institutions régionales surmonteront conjointement avec les gouvernements africains et leurs agences pendant la réalisation du Nouvel ordre du jour en matière d’urbanisation. C’est la raison pour laquelle le symposium de 2017 visait à atteindre les objectifs suivants:

a) Pour les actionnaires: discuter en séance plénière de la façon dont Shelter Afrique peut être replacé pour servir de moyen clé inter-régional dans le Nouvel ordre du jour en matière d’urbanisation;
b) Pour Shelter Afrique: explorer dans le cadre d’une session d’atelier le capital nécessaire pour jouer efficacement le rôle (a) susmentionné et la manière dont ce capital peut être mobilisé pour l’exécution des projets de logements abordables;
c) Les actionnaires: explorer les structures de gouvernance appropriées devant s’assurer que Shelter Afrique peut remplir durablement le mandat qui est le sien.

Session plénière
Plusieurs personnes se sont manifestées lors de la session, notamment l’honorable Fashola qui a prononcé un discours, quatre intervenants des participants qui ont apporté des contributions. De tous ces éléments, il a émergé ce qui suit:
1) Le logement doit être une priorité dans le débat autour de l’urbanisation durable et sa mise en place doit être une approche à vie et intergénérationnelle.
2) Shelter Afrique doit s’efforcer de travailler avec le secteur public et le secteur privé pour offrir un logement abordable.
3) La gouvernance et la structure administrative de Shelter Afrique doivent être renforcées si l’institution doit s’acquitter de son mandat.
4) Le logement locatif doit être considéré comme une première étape vers l’approvisionnement en logements et les gouvernements doivent adopter des politiques pour soutenir les programmes de logements locatifs.
5) Shelter Afrique doit élargir son mandat pour devenir un centre de ressources pour le logement et prodiguer des conseils techniques en plus de fournir un financement du logement

Session de rupture des finances:

Le modérateur de la session, M. Gabriel Negatu a présenté la situation financière actuelle de Shelter Afrique. Voici quelques-uns des points saillants de sa présentation:
• Shelter Afrique sera à court de liquidités en 2017, à moins que les actionnaires ne contribuent 33 millions de dollars supplémentaires sur les montants déjà versés.
• La cause principale des difficultés financières de la société était une faible capitalisation en raison de l’incapacité des actionnaires à respecter leurs engagements en matière d’apport en capitaux.
• Shelter Afrique a demandé des injections de liquidités de 33 millions de dollars américains en 2017, 80 dollars en 2018 et 2019 pour se remettre complètement de la crise.

Une question a ensuite été posée aux participants sur la façon dont Shelter Afrique peut obtenir une souscription au capital suffisante et opportune pour soutenir l’organisation. Les résultats des délibérations sont détaillés ci-dessous:
1) Les pays africains doivent mobiliser des ressources, notamment pour le secteur du logement et les infrastructures touchant au logement à partir de prélèvements spéciaux. Les Africains doivent trouver leurs propres solutions plutôt que de compter sur la communauté internationale pour répondre à nos besoins de logement.
2) Les attentes de l’Afrique vont au-delà des capacités de SHAF. Shelter Afrique doit pouvoir mobiliser ses capitaux propres afin d’attirer des fonds supplémentaires pour financer des projets à plus grande échelle.
3) Il incombe au Conseil d’administration et à l’administration de s’assurer que tous les prêts effectués sont en droite ligne des ressources disponibles afin que la société ne connaisse pas de crises de liquidités.
4) SHAF a fait preuve de laxisme dans la collecte des souscriptions en retard. L’institution doit imposer de lourdes sanctions pour les retards de paiement avant la fin du mois de juillet. L’AGA doit envisager de mettre aux enchères les parts des pays en retard de paiement.
5) Shelter Afrique doit fournir aux pays membres (ministères de l’Habitat) une proposition de valeur pour accroître l’actionnariat, car elle doit, au final, être présentée aux ministères des Finances afin de justifier le décaissement des fonds.
6) Pour accroître son impact, SHAF doit organiser des séances de planification conjointes avec les pays membres pour prendre connaissance des priorités du pays et veiller à ce que l’intervention de SHAF vienne en appui aux politiques nationales de logement.
7) L’AGA doit examiner les statuts de la société et lui permettre de lever les fonds propres en dehors de ses membres.
8) La question de l’abordabilité doit être traitée. Nous ne serons jamais en mesure de lever suffisamment de fonds pour combler le manque de logements. Nous devons par exemple utiliser les matériaux locaux pour réduire le coût. Nous avons également besoin de financement commercial pour importer les matériaux provenant de l’étranger.
9) La propriété du logement à travers les fonds partagés Ils permettent à un propriétaire d’accéder à la propriété d’une partie d’une maison et d’acheter le reste lorsque les revenus augmentent. Ce type de fonds requiert l’appui d’un partenaire financier – d’une institution financière ou d’un gouvernement.
10) Les gouvernements pourraient stimuler l’offre des logements locatifs grâce à diverses politiques flexibles et couvrir un large éventail de groupes cibles et de types de logements locatifs.
11) Les gouvernements pourraient également soutenir la l’approvisionnement de logements locatifs en octroyant des subventions et des incitations fiscales.
12) Le capital à long terme est essentiel pour le financement du logement locatif. On peut y accéder grâce à des obligations, des fonds de pension et des compagnies d’assurance.
13) Des programmes de logements locatifs réussis ont été mis en œuvre à travers le monde. Une étude de cas en Inde a été partagée avec les participants où le relâchement de l’index de l’occupation du sol et l’offre de droits d’exploitation transférables (TDR) ont été utilisés pour créer des espaces disponibles dans une zone congestionnée.
14) Entre autres projets de logements locatifs réussis qui ont été présentés figurent: Le Johannesburg Housing Company (JHC) où plus de 4 000 logements locatifs ont été développés et l’OMH-Mali où le modèle de PP a été utilisé pour développer plus de 6 000 de logements locatifs

Session de rupture de la gouvernance

Le modérateur de la session, M. Steve Mainda a ouvert la session en soulignant que Shelter Afrique avait connu 2 grandes crises au cours des six dernières années, ce qui a eu un impact financier négatif sur la société. Ces deux crises ont été causées par des structures de gouvernance d’entreprise faibles. Il a ensuite posé une question aux participants quant à ce que devait faire Shelter Afrique pour s’assurer d’être mieux gouverné. Un résumé des délibérations est présenté ci-dessous:
1) Les membres du Conseil doivent améliorer la fréquence de communication avec l’Assemblée générale à au moins une fois par trimestre.
2) Les membres du Conseil représentant les groupements nationaux doivent communiquer avec autres membres du groupe après chaque session du Conseil pour les tenir informés des discussions lors des réunions du Conseil.
3) L’Assemblée générale annuelle doit annuellement évaluer le rendement des membres du Conseil.
4) L’actionnariat de la société doit être ouvert aux non régionaux dans l’optique de générer de nouveaux capitaux et améliorer également les structures de gouvernance.
5) La fonction d’audit interne doit être renforcée pour pouvoir détecter les signaux d’alerte rapide au sein de l’organisation avant que les questions n’atteignent la presse/l’agent de dénonciation.
6) Le recrutement aux postes clés (administrateur général, Secrétaire général et auditeur interne) doit être confié à un cabinet de recrutement de renom.
7) La stratégie d’organisation doit être en droite ligne des besoins des pays membres. Cette mesure générera plus de soutien financier des actionnaires et les encouragera à investir davantage dans les affaires de la société.

CONCLUSION

Le Symposium a conclu que Shelter Afrique occupe une place essentielle dans la mise en œuvre du Nouvel ordre du jour en matière d’urbanisation et que les gouvernements africains doivent faire du logement une priorité dans le débat autour du développement durable. Il a également été reconnu que, pour que Shelter Afrique joue ce rôle primordial, les pays membres doivent payer leurs souscriptions en temps opportun et mobiliser ces ressources pour obtenir des fonds supplémentaires provenant d’investisseurs non africains afin de remplir le mandat de l’institution.

Les actionnaires ont également conclu que les structures de gouvernance de Shelter Afrique ont besoin d’être renforcées et appellent à une meilleure communication entre le Conseil d’administration et l’Assemblée générale et à une évaluation annuelle du rendement des membres du Conseil.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *